Exposition "Rev'Arts" Bezon, mai-juin 2011

Le travail de Josée Le Roux s'inscrit dans le paysage. Elle se promène dans les bois, s'y perd pour se trouver. Seul son dessin décide du chemin. C'est un dessin fouillé de frondaisons, de ronces, de taillis et néanmoins d'harmonie. Les ronces sont si enchevrêtrées qu'il en devient abstrait. Dès lors le merveilleux peut éclore.
Les robes des jeunes filles s'accordent en leur motif à ce point au paysage qu'elles s'y fondent. "En la forêt de longue absence" se dessinent des présences.
Dans le brouillard, on pense avoir allumé des lustres. On entend le bruissement des pampilles. C'est un rêve d'enfance et c'est comme hors du temps: on peut toucher les arbres, ils répondent. Les dessins de paysage sont très grands afin de nous offrir de semblables immersions. Dans la paix des collines adjacentes, des troupeaux nuageux de moutons paissent. D'une oeuvre à l'autre, on les voit bouger sans se disperser.
Serrés les uns contre les autres, ils semblent naître de la blancheur même du papier comme un rêve de berger. C'est l'été: l'air est pur, on respire. Et on vaudrait qu'il en soit toujours ainsi, que chaque instant soit d'éternité.

Pour qu'une oeuvre ainsi respire, il faut que l'artiste s'en abstraie. C'est difficile mais cela arrive quand on aime profondement son métier.

Ronan Le Grand , commissaire de l'exposition, Mai 2011.